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La perpétuité des fêtes

    Nous verrons ici comment les fêtes ont perduré dans l'histoire.

    En effet, nous avons pu remarquer qu'au cours du temps, la façon de célébrer les fêtes a bien changé. Nous pouvons prendre comme exemple la fête de Pâques, où à l'Antiquité un agneau était sacrifié, alors qu'aujourd'hui des œufs sont distribués. Nous verrons donc qu'au cours du temps les rites, qu’ils soient païens ou religieux, ont évolué avec la population.

    Nous nous demanderons également pourquoi les fêtes ont continué à être célébrées, alors que la religion n'a plus une place aussi importante dans la vie quotidienne de la population.

    Nous verrons tout d'abord la façon dont Noël a été fêté au cours du temps. La première apparition des réjouissances liées la fête de Noël remonte à l’Antiquité (comme vu ici). La fusion du culte mithraïen et d'une fête religieuse permet peu à peu aux rites respectifs de se mélanger, et au christianisme de phagocyter divers éléments des fêtes païennes liés au solstice d'hiver : les décorations végétales (le houx, par exemple, qui se prête parfaitement à une nouvelle interprétation et devient la représentation de la couronne d'épines et du sang du Christ), les échanges de cadeaux, etc. L'adaptation est d'autant plus aisée que, par bien des aspects, on pouvait trouver de nombreuses similitudes entre les deux croyances.

    Voc :

 

  • Phagocyter : Détruire peu a peu.

  • Pontificat : Durée du pouvoir de l'évêque ou du pape.

  • Gerbe : Ensemble de tiges de céréales disposées de façon à ce que les épis soient tous du même côté et liées entre elles.

  • Jeûne : Privation, volontaire ou non, de nourriture, accompagnée ou non d'une privation de boisson.

  • Estampes : Image à caractère artistique, imprimée, le plus souvent sur papier.

Couronne de l'Avent. On allumait les bougies au fur et a mesure que l'on se rapprochait de Noël.

    La fête du 25 décembre, Noël, est arrivée progressivement en Orient et en Gaulle : en 379 à Constantinople, au début du V° siècle en Gaulle, au cours du V° siècle à Jérusalem et à la fin du V° siècle en Égypte. Dans les Églises d’Orient, au IV° siècle, on célébrait, sous des formes diverses, le 6 janvier, la manifestation de Dieu.

    Au V° siècle, la messe de minuit a été instaurée avec le pontificat de Grégoire le Grand. Au VII° siècle, l’usage s’établit à Rome de célébrer 3 messes : la vigile au soir du 24 décembre, la messe de l’aurore et la messe du jour le 25 décembre.

    La fête de Noël s’est répandue progressivement en Europe. Elle a été célébrée à la fin du V° siècle en Irlande, au VII° siècle en Angleterre, au VIII° siècle en Allemagne, au IX° siècle dans les pays scandinaves, au IX° siècle et X° siècle dans les pays slaves. Dès le IVe siècle, le 25 décembre, jour le plus court de l'année, été choisi pour célébrer la naissance du Christ. On sacrifiait alors à cette occasion les porcs et l'on finissait de battre le grain rentré en gerbe.

    De plus, au Moyen-Âge, la fête de Noël était précédée d'un jeûne comme pour Pâques ou la Pentecôte. Cette période de jeûne était nommée : l'Avent. Il durait depuis la Saint-Martin, c'est-à-dire le 11 novembre, avant d'être ramené à l'octave (dérivé du latin octavus, huitième), c'est-à-dire la période de huit jours qui précède Noël.

    Nous pouvons aussi noter que cette fête était la fête la plus joyeuse au Moyen-Âge. Cette période entraînait de maints préparatifs : la maison était décorée de houx et de verdure, les anciens vêtements faisaient place aux habits neufs et la messe célébrée en pleine nuit était suivie de nombreuses réjouissances (divers jeux de hasard ou d'adresse, chants et danses) et de copieux repas.

    La célébration religieuse de la fête de Noël est accompagnée de drames liturgiques, les "mystères" qui mettent en scène l’adoration des bergers ou la procession des mages. Ces drames liturgiques se jouaient primitivement dans les églises, puis sur les parvis. Et c'est Saint François d'Assise qui, à la fin de sa vie en 1223, eut l'idée de reproduire la scène de la Nativité dans les églises.

    L'arbre de Noël, présent dans les drames liturgiques (genre théâtral qui mettait en scène des sujets religieux tirés de l'Ancien Testament), préfigure également la crèche. Il était orné de pommes et d'hosties et symbolisait l'arbre d'Eden.

 

    Avant la fête de Noël, des fêtes existaient en amont comme la fête des fous ou bien la fête de l’âne.

    La fête des fous s'agit d'une fête dont la date variait suivant les régions. Elle se déroulait selon les villes entre la mi-décembre et le début du mois de janvier. C'était l'exemple même du besoin de défoulement dont avait besoin le peuple tant la vie était rude (froid, épidémies, disettes, guerres). Cet épisode était comparable aux carnavals précédant le carême et que Shimrod présentera prochainement avec le Pétengueule. Durant cette fête, on assistait à un renversement total de la société : la femme devenait le garçon, l'enfant l'évêque, le professeur l'élève, etc. On dansait dans les églises en baragouinant du latin de façon à déclencher de nombreux fous rire. Cette fête était d'ailleurs condamnée par l’Eglise.

Représentation symbolique de la scène de la Nativité.

Santon représentant Jésus.

    Nous verrons maintenant comment se déroulait Noël à la renaissance.

    Les crèches d’église apparaissent en Italie au XV° siècle et l’arbre de Noël en Allemagne au XVI° siècle. Puis les crèches familiales, napolitaines puis provençales, se développent à partir du XVII° siècle. Au moment de la Réforme en 1560, les protestants s’opposent à la crèche et préfèrent la tradition de l’arbre. Avec la contre réforme au XVII° siècle, les représentations des drames liturgiques sont interdites par l’Église parce qu’elles sont devenues trop profanes.

De plus, Les premières crèches d'église apparues au XVIe siècle ont remplacé les jeux scéniques des liturgies médiévales. Au XVIIIe siècle, la mode des crèches familiales se répand.

De plus, les Jésus de cire firent leur apparition dès 1640 au Canada. En France, avec le développement des crèches familiales naquirent les premiers santons de Provence. Par la suite apparurent les personnages en plâtre polychromes, produits en industrie. Ces derniers remplacèrent peu à peu les figurines en cire de fabrication artisanale. L'introduction de l'imprimerie entraîne une évolution importante de la culture européenne. Grâce au livre, les Bibles et les chants de Noël deviennent accessibles à tous. Les chants de Noël sont le trait le plus répandu de la célébration populaire de la Nativité. Dès le XVIe siècle, ils sont présents dans toutes les provinces et, parce qu'ils sont détachés de la liturgie (en latin), commencent à être édités dans les langues régionales et diffusés par les colporteurs. Les Bibles de Noël ont connu de très nombreuses éditions dans la littérature de colportage du XVIIe au XIXe siècle. Les colporteurs vendaient également des estampes qui représentaient la Nativité et comportaient des cantiques.

 

    Aujourd'hui, Noël est toujours fêté en famille, et de nombreux caractères qui étaient déjà présents au Moyen-Age et à la renaissance ont été gardés.

Comme par exemple la feuille de houx devant les portes ou bien les crèches dans les maisons ainsi que dans les églises.

Il est important de noter que maintenant les familles offrent plus de cadeaux qu'avant. En effet, cette pratique est maintenant universelle. Et cette fête est maintenant plus considérée comme une fête familiale plutôt qu'une fête religieuse.

Nous verrons maintenant comment la Pâques a évolué à travers le temps. Nous en connaissons l’origine, voici son évolution.

Les rites de Pâques étaient pratiqués par les juifs et les chrétiens de manières différentes.

  La Pâques chrétienne elle, était différemment fêtée de la Pâque juive.

Les chrétiens se préparent à la fête de Pâques depuis le début du Carême, et en particulier tout au long de la semaine sainte.

La Semaine Sainte commence le dimanche des rameaux (célébration de l’entrée solennelle du Christ à Jérusalem), inclu le jeudi saint (célébration de l’institution de l’eucharistie et du sacerdoce par le Christ) et le vendredi Saint (célébration de la Passion du Christ et de sa mort sur la croix). Elle s’achève avec la veillée pascale, pendant la nuit du samedi Saint au dimanche de Pâques (résurrection du Christ).

Le dimanche des rameaux : Six jours avant la fête de la Pâque juive , Jésus vient à Jérusalem. La foule l’acclame lors de son entrée dans la ville. En mémoire de cet événement, les catholiques viennent à l’église, ce jour-là, avec des rameaux

 

Jeudi saint : Jésus prend son dernier repas avec les douze Apôtres dans la salle dite du « Cénacle ». l’Église célèbre la messe « en mémoire de la Cène du Seigneur », puis les fidèles s’unissent à la prière du Christ ce soir-là, en veillant auprès du Saint-Sacrement (le pain et le vin consacrés au cours de la messe) jusque tard dans la nuit.

 

Vendredi saint : Trahi par son disciple Judas, le Christ est arrêté. Il est accusé de semer le désordre par ses enseignements et surtout d’usurper le titre de Messie. Les chrétiens sont appelés au jeûne, démarche de pénitence et de conversion, expression de l’attente du Christ.

 

D'après certains experts, dans les pays germaniques, Pâques était une fête païenne. En effet, ce nom n'a rien de juif ou de chrétien : il est profondément païen. Bède, auteur né en Angleterre au VIIIe siècle écrivait : le mois d'avril se nomme eosturmonath d’après le nom de la déesse Eostre dont on célèbre la fête en ce mois (De tempore ratione, XV). Il existe donc une déesse dans le panthéon germanique nommée eostra ou ostara qui aurait donné le nom de easter (en anglais) ou  ostern (en allemand), l’œuf en français.

Cependant, excepté ce témoignage de Bède, il n'existe aucune source qui témoigne de l'existence de cette déesse ; ni culte, ni rite.

 

Nous avons donc abordé un aspect religieux de Pâques mais qu'en est-il aujourd'hui ?

Cette fête est beaucoup moins fêtée religieusement qu'avant. Elle est maintenant symbolisée par les cloches et les œufs de Pâques (ceci n'est pas une tradition païenne). En France, ce sont les cloches qui apportent les œufs de Pâques. Autrefois, on n'avait pas de montre : les cloches des églises permettaient de connaître l'heure. Or, elles cessaient de sonner le Vendredi saint, jour de la crucifixion de Jésus et se remettaient à sonner le dimanche, jour de la résurrection. On racontait alors que les cloches partaient pour Rome... et revenaient le dimanche avec des œufs de Pâques.

Dans les pays germaniques, c'est le lièvre qui apporte les œufs de Pâques.

 

Aujourd'hui, les juifs prennent un repas en famille le premier soir : c'est le "séder". Le pain sans levain et le vin occupent une place essentielle.

    Voc :

  • Usurper : S'approprier illégalement un rôle, une identité ou un bien.

  • Dieu Pan : divinité de la Nature, protecteur des bergers et des troupeaux.

  • Excédentaire : Qui dépasse une quantité donnée, fixée ou considérée comme optimale.

Représentation du dernier repas de Jésus et des douzes Apôtres. Le tableau s'intitulant "La Cène".

Enfants ramassant les œufs de Pâques déposés par les cloches revenus de Rome.

Paysans faisant des crêpes pour la Chandeleur.

    Nous terminerons cette étude en parlant d'une fête païenne, comme celle de la chandeleur.

La chandeleur est historiquement une fête païenne, mais elle devient chrétienne en 472.

Durant les rites païens, les romains sacrifiaient un animal afin d'avoir la bénédiction du Dieu Pan. Les chrétiens eux devaient récupérer un cierge à l'église et le ramener chez eux en faisant bien attention à le garder allumé.

" Celui qui la rapporte chez lui allumée pour sûr ne mourra pas dans l'année."

Mais, on mangeait dès le 5eme siècles des crêpes à la chandeleur. En effet, les paysans purifiaient leurs terres en portant des flambeaux avant les semailles. La farine excédentaire servait à confectionner des crêpes, symbole de prospérité pour l’année à venir. De plus, la forme et la couleur de la crêpe évoque le Soleil enfin de retour après la nuit de l'hiver.

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