Les conséquences des fêtes sur l’économie et la consommation
Aujourd’hui lorsque l’on parle de fête nous savons indirectement qu’il y aura des dépenses, et évidemment certaines d’entre elles ont un impact indéniable car elles sont importantes sur notre économie et sur notre façon de consommer. Nous pouvons nous y donner à cœur joie puisque la liste totale des fêtes durant une année est énorme. Les fêtes étant des moments festifs et amicaux, nos envies de faire plaisir aux autres et à soi-même, et donc de dépenser, se répètent assez souvent. Nous sommes influencés par les publicités qui nous donnent plusieurs idées. Lorsque le "jour J" arrive nous sommes armés jusqu’aux dents pour dépenser et cela a évidemment des impacts sur notre économie. Les fêtes touchent de multiples secteurs d’activités comme l’artisanat, le tourisme ou encore l’alimentaire.
Pour y voir plus clair voici une étude des effets économiques produits durant les fêtes en suivant l’ordre de l’année.
Commençons par le Nouvel An où 9 Français sur 10 consommeront de l’alcool. Augmentant ainsi le chiffre d’affaires d’environ 1 milliards € des petits et grands commerçants en seulement un soir. Pour les opérateurs mobile le nouvel an correspond à environ 94, 9 millions de messages envoyés en France.
Entre le 26 décembre et la fin janvier environ 20 millions de galettes des rois sont vendues soit environ 10% du chiffre d’affaires annuel des 32 000 boulangeries en France. Viens ensuite la Chandeleur, le 2 février, qui se fête en mangeant des crêpes, 78% des Français célèbrent ce jour.
La saint Valentin, le 14 février, réalisent jusqu'à 30% de chiffre d'affaire annuel de certains magasins, se retrouvant en rupture de stock. Entre 12 et 15 millions de roses vont être offertes par les français.
Arrivé à Pâques, en avril, le chocolat est l’acteur le plus connu de cette festivité vendu sous la forme de petites ou spectaculaires œuvres d’art et d’autre part via le moment où les enfants s’amusent à retrouver les œufs, créant ainsi 3,1 milliards d’euros pour le marché du chocolat en France (en 2014) correspondant a environ 72,8€ en moyenne dépensés par personne. Pour les chocolatiers cette fête représente 20% à 40% du chiffre d’affaires annuel, créant 30 000 emplois. Noël est aussi important au niveau du chocolat (nous y reviendrons plus tard) cependant 1339 références de produits de chocolat sont comptés pour Pâques contre 925 à Noël. Pour l’agneau, second grand acteur de Pâques, sa consommation est doublée durant cette fête.
Arrive ensuite la fête de mères, vers mai juin, moment idéal pour les fleuristes puisque 10% des français achètent des fleurs auprès des 15 000 fleuristes et site internet spécialisés se trouvant en France. C’est 46% du chiffres d’affaire de mai d’un détaillant.
Lorsque vient l’été, arrive aussi le 14 juillet et le 15 août qui sont respectivement une fête civile et une fête religieuse. Période ou le tourisme bat son plein attirant 85 millions de visiteurs.
Halloween se fête le 31 octobre et engendre une production d'environ 8 500 tonnes de bonbons.
Arrive enfin Noël où la vente de jouets représentent 60% du chiffre d’affaires de l’année pour les fabricants de jouets français. Noël correspond aussi aux grands dîners, avec le foie gras que 45,4% des ménages français consomment à cette occasion. Soit 80% du chiffres d’affaires des fabricants entre novembre et la fin d’année. Les boulangeries pâtisseries, grâce à la buche, réalisent environ 40% de leur chiffre d’affaires en hiver. Les maîtres chocolatiers réalisent 50% de leur chiffre d’affaires à Noël. Pour les foyers, le budget moyen global est de 639€ dont le budget moyen pour les cadeaux de Noël est de 387€. Le total dépensé de la population est d’environ, en France, 9 milliards d’euros en 2012.









Calendrier :
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Nouvel An
1er Janvier
1 milliard €
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Galette des rois
6 Janvier (2017)
20 millions de galettes vendues
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Chandeleur
2 Février
78% des français la fête
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St Valentin
14 Février
12 / 15 millions de roses vendues
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Pâques
22 Mars / 25 Avril
3,1 milliards €
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Fête des mères
28 Mai
46% du chiffre d'affaire de mai
d'un détaillant
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Prise de la Bastille
14 Juillet
85 millions de visiteurs
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Halloween
31 Octobre
8 500 tonnes de bonbons
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Noël
nuit du 24 au 25 Décembre
9 milliards €


L’achat durant les fêtes, devenant de plus en plus important, crée de nouveaux commerces, comme le E-commerce. Le E-commerce est un mode d’achats devenant de plus en plus important et qui se développent énormément. Effectivement à Noël 2014 il y eu 11 milliards d’euros d’achats en ligne soit 10% de plus par rapport à 2013.

John Maynard Keynes, économiste, fondateur de la macroéconomie keynésienne.

Cependant malgré tous ces chiffres importants on peut se demander si les fêtes sont réellement bonnes pour l’économie. En effet une théorie appelée « la vision non-Keynésienne » existe. Pour un Keynésien les fêtes sont de bonnes choses comme par exemple Noël qui pousse à la consommation. Ces dépenses créent de l’activité économique puisque qu’il faut créer les jouets, les vendre, etc. Contrairement à cette idée les non-Keynésiens eux pensent que les fêtes, Noël par exemple, détruisent de la richesse. C’est l’idée de « fenêtre cassée » (d’après Frédéric Bastiat) l’idée par du principe que les cadeaux sont des choses non désirées que l’on n'aurait pas achetées, alors les ressources déployées pour les fabriquer, les acheter, les vendre auraient mieux été déployées ailleurs, ce qui nous rend appauvris. Les non-Keynésiens pensent aussi que les gens économisent pour les achats de Noël. Ce qui veut dire que les dépenses de Noël ne sont pas de nouvelles dépenses mais simplement des dépenses futures.
Les fêtes, au delà de leur vision économique, influencent aussi la consommation des personnes.
Comme nous avons pu voir dans un article le meilleur exemple est Noël, qui est pour les entreprises la période déterminant souvent la réussite ou pas d'une année.
Les consommateurs terminent l’année et leur quotidien de consommation, ils ont donc des attentes particulières, spécifiques vis-à-vis des distributeurs. Ils sont curieux, rationnels, veulent des informations, ne font pas d'achats en aveugle mais ils cherchent à dépenser les économies faites au préalables. "C'est là que les nouveautés entrent dans les foyers, que les ruptures technologiques sont vite absorbées, que les habitudes de consommation et les lieux d'achat changent", ajoute Gilles Goldenberg. Les fêtes de fin d'année ont donc également un impact sur le comportement des consommateurs à long terme.
Pour les entreprises qui veulent acquérir un avantage concurrentiel à court terme, alors même que les achats de Noël ont débuté en novembre pour 60 % des consommateurs, il faut mettre l'accent sur l'information (qualité et origine des produits, prix). Moins facile à court terme, mais très important : assister le consommateur dans ses choix. Beaucoup de ventes sont des échecs par manque d'assistance commerciale ou technique. 11 % des consommateurs sont frustrés de l'absence de personnel disponible dans les magasins. "Il faut éviter le self service dans les points de vente comme c'est le cas le reste de l'année, prévient Gilles Goldenberg. A ce titre, les caisses self service permettent de libérer du personnel pour aider à la vente en magasin.". A plus long terme, dans l'alimentaire, se différencier pourrait avoir un impact très positif pour les enseignes qui y parviendront. Actuellement, les consommateurs considèrent que les magasins sont tous les mêmes. Il y a un véritable travail à faire sur l'image.

"Le comportement du consommateur est différent à Noël et la période représente de gros volumes d'achats. Elle est cruciale économiquement pour les fabricants et distributeurs."
Gilles Goldenberg

Homo-economicus :
Personne calculant rationnellement son intérêt, en vue de maximiser sa satisfaction économique sur le marché.